Le développement du Maroc s’effectue sous une double exigence de contextes international et national. Son aboutissement est tributaire d’une solution tant efficiente que pérenne sur les deux volets.
En effet, la mondialisation instaure une configuration complexe et inter-impliquée, de laquelle émergent de nouveaux dynamismes, de nouvelles cohérences et de nouveaux défis. La hiérarchie des puissances s’en trouve modifiée, avec des enjeux cruciaux. Elle ne cessera de l’être, d’ailleurs, accentuée qu'elle est par la diffusion massive et instantanée de l’information, par l’accroissement des échanges de biens et la circulation des personnes, agissant ainsi sur la transformation de notre environnement, sur son évolution au niveau socio-économique, géopolitique et climatique.
La mondialisation génère un univers constitué de grands groupes régionaux. Le champ d’action de ces groupements dépasserait le domaine économique, pour s’étendre à d’autres préoccupations communes. Dans un monde aussi polycentrique, il est évident que les États isolés se trouvent fragilisés et écartés des centres de décision. De nouveaux modes de pouvoir et de gouvernance apparaissent et les ONG, la société civile, ainsi que les unions économiques structurées et homogènes en sont une expression forte.
Toutes ces mutations ne sont pas sans provoquer des modifications dans l’existant relationnel entre gouvernés et gouvernants au Maroc, ainsi que sur le plan des devoirs et des responsabilités, dans un contexte de renouveau, de respect du droit, de lutte contre la corruption et d’exercice des libertés. Les mécanismes de responsabilisation des autorités publiques et les systèmes de décision devront aussi évoluer, pour s’approprier ces exigences inédites.
Pour y parvenir, une dynamique sociétale est nécessaire, par le recours à des conduites de changement et à des réformes substantielles. Par ailleurs, il est difficile de prendre part au nouvel ordre mondial dans une position de pays faiblement intégré et non compétitif. À ce sujet, le Maroc fait partie d’un espace régional peu actif. L’Union du Maghreb arabe est bloquée et le projet de l’Union méditerranéenne est exposé à des insuffisances identiques à celle du processus de Barcelone.
Toutefois, le statut avancé dont bénéficie le royaume auprès de L’Union européenne apporte de réelles opportunités de développement, autant qu’une nécessité de mise en place de moyens de convergence et de réformes d’envergure. Quant à l'Afrique, elle constitue un gisement d’opportunités et de croissance à investiguer, avec des savoirs adaptés et appropriés à ce continent.
Il est indubitable que face aux échéances de libéralisation, une véritable stratégie de compétitivité généralisée à différents secteurs s’impose. Elle devrait aussi bénéficier de l’appui d’un cadre macro-économique stable, d’un système financier solide, d’une gouvernance pertinente et d’un capital humain valorisé.